Yallah ! ("en avant", en arabe), la devise de Sœur Emmanuelle résume bien ce qu'ont été sa philosophie et son rythme de vie. Pleine d'énergie, elle a passé sa vie à enseigner, aider, mobiliser,... Elle nous a quittés le 20 octobre 2008, à presque 100 ans.
Retour sur les dates-clés de la vie de la "petite sœur des chiffonniers".
1914 : le décès de son père
Née Madeleine Cinquin en 1908 à Bruxelles, elle grandit dans une famille aisée. En 1914, à l'âge de 6 ans, elle vit un réel traumatisme : elle assiste impuissante à la noyade de son père dans la mer du Nord. Elle prend alors conscience de la fragilité de l'existence. Elle décrira plus tard cet événement comme un déclic qui la rapprochera de la religion.
1929 - 1931 : Madeleine devient sœur Emmanuelle
En 1929, Madeleine rencontre une supérieure du couvent de Notre-Dame-de-Sion à Londres. Une des missions de cette congrégation est d'apporter l'instruction aux enfants pauvres. Nouveau déclic : Madeleine découvre sa vocation. Elle renonce à la vie confortable qui l’attendait pour entrer dans la congrégation. En 1931, Madeleine prononce ses vœux de religieuse et devient alors sœur Emmanuelle, "Dieu avec nous" en hébreu.
Elle passe plusieurs années en Turquie, en Tunisie puis en Égypte, à enseigner auprès de jeunes filles de familles aisées. Ses élèves lui semblent superficielles et indifférentes à la pauvreté qui les entoure. Elle ressent un profond désir de venir en aide aux plus pauvres.
1971 - 1993 : le bidonville d’Ezbet El-Nakhl et les chiffonniers de Mokattam
À l’âge de la retraite, Sœur Emmanuelle obtient l'accord de sa congrégation pour s'installer dans un bidonville en Égypte, parmi les chiffonniers du Caire. Elle se bat pour améliorer les conditions de vie des populations pauvres et lance de nombreux projets notamment d'éducation et de santé.
En 1976, elle rencontre Sœur Sara, qui la suivra pendant plusieurs années. Elles iront dans de nombreux pays pour récolter des fonds, permettant ainsi la construction d'école, de dispensaire, d’hôpital ou de maternité au Caire.
En 1980, Sœur Emmanuelle, accompagnée de Sœur Sara, part s'occuper des chiffonniers de Mokattam avec lesquels elle continue de se battre farouchement pour collecter des fonds et mobiliser les pouvoirs. Elle permet notamment la création d’un réseau d’eau et d’électricité. La même année, elle crée l'association de solidarité internationale Les amis de Sœur Emmanuelle, qui deviendra ensuite Asmae, pour venir en aide aux enfants partout dans le monde.
1993 : la retraite en France
À 85 ans, à la demande de sa hiérarchie, elle retourne en France pour prendre sa retraite, laissant Sœur Sara prendre le relais en Égypte. Une fois en France, elle réalise que la misère se trouve également dans son pays et s'active alors pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Elle écrit plusieurs livres et continue de s'investir dans des associations. Elle est élevée au grade de commandeur de la légion d'honneur en 2002 puis de grand officier en 2008.
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